DISTRIBUTION DES PRIX 2023
Le vendredi 21 juillet 2023 à 18h au lycée Djamel Eddine El Afghani a vu avec bonheur la reprise des cérémonies de distribution des prix que notre association avait l’habitude d’organiser chaque année au profit des élèves les plus méritants de notre lycée et de la wilaya de Mascara. Les retrouvailles ont été chaleureuses et régnait une magnifique atmosphère de fraternité et de convivialité. Cette cérémonie a permis la rencontre de ces élèves avec leurs ainés qui malgré la chaleur particulière de cet été se sont déplacés de loin. On a eu le grand honneur de recevoir M. Sid Ahmed GHOZALI ancien Premier Ministre. Sa présence a donné un éclat particulier à cette rencontre. Il a exhorté les lauréats à plus d’effort et leur a exprimé la satisfaction et la confiance de leurs ainés. A ses cotés plusieurs personnalités ont répondu à notre invitation en particuliers Madame BELKEBIR qui comme chaque année remet un don au premier des lauréats du baccalauréat, les Professeurs Layadi du CHUORAN, le Professeur Senouci Mohammed, le Professeur Abdelkader KHELIL, des anciens élèves comme M. Mokhtar KHELLADI, Belkacem Mokhtar HADJAIL et les familles BELBOURI, GAID, TAHAR. Nous remercions le Président de l’Assemblée Populaire Communale de Mascara et le Président de l’Assemblée de wilaya de Mascara de leur présence. Nos remerciements les plus chaleureux vont à M.OUENZAR Boudjelal et son ensemble musical pour sa prestation de musique andalouse qui a égayé cette cérémonie. Une mention particulière est décernée à Madame BENDRAOU Djamila Proviseure du lycée Adda Berkane qui a su animer avec talent et brio cette distribution des prix. Elle a, par la même occasion, lu le message adressé par le Pr KANDIL aux élèves que nous reproduisons ci-après. Nos remerciements vont aussi à M. le Directeur du lycée Djamel Eddine ainsi que ses travailleurs pour leur disponibilité. Enfin pour terminer nous ne pouvons manquer de présenter notre immense reconnaissance à celui qui sans lui cette cérémonie n’aurait pas pu se tenir et qui se reconnaitra. Merci à tous.
MESSAGE DU Pr KANDIL
Oran, le 17 juillet 2023.
Honorable Assemblée,
Mes chers amis(es)
Cette fois-ci contrairement à une coutume à laquelle je ne dérogeais pas et qui me tenait à cœur, je suis contraint pour des raisons de santé de ne pas être parmi vous, vous m’en voyez fort contrit et désolé.
Cependant, je tenais à être présent d’une autre façon, en demandant à notre cher président, le Dr Boucif Djillali qui a toujours œuvré pour le bien de l’Association, de nous prêter sa voix pour lire cette intervention.
Evoquer ce que fut l’enseignement pendant la période coloniale, à travers notre vécu, constitue un message que je souhaiterai porteur d’espoir et de lumière pour les nouvelles générations de lycéens qui se succèdent d’année en année, dans un monde qui change et dans une Algérie qui change aussi. De leur passage au Lycée Djamel El Afghani, ils garderont tous dans un coin de leur mémoire, au fond de leur cœur, des souvenirs marquants qui les définiront en tant qu’hommes et femmes d’aujourd’hui et de demain.
De l’enseignement dans le cadre du système colonial, qu’avons-nous gardé ?
$1· D’abord le sentiment profond qu’il avait été conçu, élaboré pour servir bien sûr les objectifs du système colonial : former une main d’œuvre corvéable, malléable et adaptable à ses propres besoins économiques .La maîtrise des rudiments du calcul, de l’écriture et de la communication étaient dès lors nécessaires.
La perception de ses objectifs globaux était bien entendu fragmentaire à notre niveau. En d’autres termes, nous n’en avions compris le sens qu’au fur et à mesure que nous grandissions en son sein. Il se manifestait par une dualité que nous retrouvions de façon concrète au niveau de nos enseignants, à différents paliers de scolarité. Nous eûmes à connaitre des enseignants Européens de deux types.
Le premier type pratiquant l’enseignement à la « façon colonialiste », ségrégationniste, injuste dans sa notation, blessant dans ses propos, nous faisant prendre conscience progressivement de notre supposée infériorité génétique Mes compagnons de route (certains vivants, que Dieu leur prête santé et longévité et d’autres, disparus, Allah yerhamhoum , qu’ils reposent en paix, eurent tout comme moi, à subir ses revers et ses comportements pernicieux.
Quant au deuxième type d’enseignants Européens, moins nombreux malheureusement, qui nous marquèrent aussi, furent quant à eux, admirables par leur pédagogie, se consacrant à leur noble mission, sans distinction de race ni de religion. Ils ne dessinaient aucune frontière mentale entre les élèves dits « indigènes » et les enfants de colons. Nous étions tous à leurs yeux, leurs élèves, et seuls nous distinguait le travail, le sérieux, en un mot, l’intelligence. Nous nous inclinons ici devant leur mémoire, car, dans des temps de trouble et de domination coloniale, ils réussirent malgré tout à assurer leur mission pédagogique sans prise en compte aucune de l’idéologie coloniale qui imbibait le système d’enseignement élaboré à son image. Nous évoquerons par la suite aussi bien certains noms du premier type que du second.
$1· Il faut rappeler que dès le primaire, des écoles « spéciales indigènes »furent créées parallèlement à d’autres plus performantes destinées essentiellement aux Européens. Dans les classes dites d’indigènes, l’enseignement était réduit à sa plus simple expression après un accès relativement tardif (7-8ans).Des rudiments de Français, quelques notions d’hygiène et surtout des additions et des multiplications étaient enseignés pour les raisons évoquées auparavant.