Est-il opportun... A.KHELIL


LE GAZ DE SCHISTE POLLUE ET SECOUE !

Et pourtant ! De nombreux scientifiques se sont en effet fait un devoir citoyen d’informer l’opinion publique et les gouvernants en place, de leurs inquiétudes et interrogations quant au mode d’exploitation de cette nouvelle source  d’énergie. Nous savons maintenant que le gaz de schiste est emprisonné dans des roches situées à des profondeurs allant de un (1) à trois (3) Kms et que le forage pour y accéder nécessite des quantités importantes d’eau. C’est cette technique, dite de « fracturation hydraulique » qui pose le plus de problèmes, dés lors que l’eau polluée par les liquides utilisés  contenant des métaux lourds, du radium 226 et 228 et des molécules cancérigènes, est non recyclable. Le second risque est celui lié à l’émission de gaz à effet de serre, d’où un réchauffement climatique. L’exploitation de ce type de gaz présente aussi, le risque d’une plus grande sismicité en rapport avec la grande densité de forages.C’est pour toutes ces raisons qu’à travers le monde, y compris  aux États-Unis et chez-nous, des projets d’exploitation de cette nouvelle source d’énergie suscitent beaucoup d’inquiétudes et des résistances citoyennes, face au mensonge des industriels qui commencent à manquer d’arguments pour convaincre leurs opinions publiques auxquelles ils ont fait croire que la technique utilisée est sans danger sur la santé de la population et sur l’environnement.

En France,ce mode d’extraction est interdit depuis 2011 et (7) demandes de permis ont été annulées. Le gouvernement a proclamé  un moratoire jusqu’à ce que soit mise au point une technologie moins polluante, moins nocive pour la santé de l’homme, pour les animaux et pour la nature. Au Royaume Uni, les exploitations qui ont débuté en 2010 ont été suspendues, suite à des secousses sismiques induites par la fracturation hydraulique. « Un petit tremblement de terre à Blackpool, un choc majeur pour la politique énergétique au Royaume-Uni, titrait le journal  The Independent », après la suspension du forage sur le premier projet de gaz de schiste de Grande-Bretagne dans le Lancashire, suite au deuxième tremblement de terre de magnitude de 2 à 3 sur l’échelle de Richter que la région a subi, fin mai 2011.

Le Danemark, la Suède et la Suisse ont annoncé eux aussi, l’arrêt des recherches. La même prudence est observée en Allemagne où les travaux ont été suspendus en attendant les conclusions d’un groupe formé de scientifiques, d’industriels et de politiques.  Dans ce pays où la transparence est érigée en système et, où l’on ne badine pas avec la santé des citoyens et avec tout ce qui touche à la nature, une étude entreprise par le Ministère de l’environnement, a conclu que la fracturation hydraulique risque de contaminer les nappes phréatiques et réclame par conséquent une réglementation très stricte. De même, la commission Européenne a publié des conclusions sans appel sur les impacts environnementaux de cette nouvelle source d’énergie. Cette étude juge « trop élevés » les risques de contaminationsdes sols et des eaux souterraines, l’appauvrissement des ressources en eau, la pollution de l’air et la perturbation de la biodiversité. Ce qui fait dire à la vice-présidente de la Commission environnement au Parlement européen : « La Commission n’a maintenant plus le choix et doit impérativement adapter sa législation avant que certains États ne se lancent dans l’exploitation du gaz de schiste ». Notez ici, l’inquiétude quand il s’agit de pays européens ! N’est-ce pas ? En janvier 2012, la Bulgarie a aussi décidé un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste sur son territoire, au même titre d’ailleurs que l’Afrique du Sud qui en avait pris un en avril 2011, prolongé de six (6) mois en août de la même année.

Aux États-Unis même, c’est-à-dire le pays qui sert d’exemple et de guide pour notre classe politique, l’Ohio a suspendu en janvier 2012 un projet de fracturation hydraulique suite à une série de (11) petits séismes provoqués selon les chercheurs par cette technique de fracturation hydraulique basée sur l’injection de quantités importantes d’eau dans les couches souterraines. On a même trouvé du gaz dans les puits d’eau potable au voisinage de forages de gaz de schiste dans les Appalaches en Pennsylvanie. Dans leurs comptes rendus à l’Académie américaine des sciences, les chercheurs expliquent qu’il existe une relation étroite entrela présence de méthane dans l’eau et la distance par rapport aux forages. Pourquoi les initiatives que plusieurs gouvernements et décideurs en Europe et ailleurs ont pris ces dernières années sous la pression des associations citoyennes n’ont pas eu l’écho nécessaire chez-nous ? C’est tout cela qui fait planer le doute et la suspicion, quand il s’agit de la gestion des affaires publiques ! Oui, les citoyennes et les citoyens se doivent d’être informés, c’est leur droit le plus absolu !

L’OPTION GAZ DE SCHISTE : UN CHOIX INOPPORTUN ET DANDEREUX !

Entre moratoire pour les uns avec adaptation d’une législation très stricte et arrêts des recherches pour les autres, l’heure est à la prudence motivée par la sagesse et la responsabilité dans la prise de décision, faut-il le faire remarquer ! Mais pourquoi lorsqu’il s’agit de l’Algérie, cette même précaution européenne ne nous ait jamais suggérée ? Faut-il considérer notre territoire comme leur champ d’expérimentation ? Même si les gouvernements successifs ont été pris de panique par rapport à la chute drastique des prix du pétrole et l’amenuisement prévisible des réserves énergétiques conventionnelles, est-ce là pour autant un argumentaire suffisant pour verser dans l’excès de volontarisme, la fuite en avant et la précipitation, quand partout ailleurs c’est la prudence qui est observée et recommandée ? Pourquoi s’offrir en « cobaye », sans grande certitude que cette expérimentation à l’échelle de notre sous-sol soit faite dans notre intérêt ?  D’où nous vient subitement cette marque de philanthropisme, au point de négliger les intérêts futurs de nos enfants en prenant le risque de pollution de cette immense réserve en eau de la nappe albienne que des siècles et des siècles ont permis de se constituer ?

Il faut faire remarquer que la célérité avec laquelle la décision a été prise pour passer à l’exploitation du gaz de schiste est pour le moins surprenante, combien même elle serait  dictée par le souci de trouver dès le moyen terme, une diversification de nos sources de financement du développement dans ces différents volets et composantes puisque nous sommes devenus faute de vision stratégique à long terme, dépendants de la rente énergétique dont nous n’arrivons plus à nous en défaire ! Si cela a induit forcément une atmosphère de panique dans laquelle se sont retrouvés les décideurs, c’est que jusque là, rien n’a été envisagé ou anticipé en matière de développement, en dehors du financement exclusif par la fiscalité pétrolière et gazière ! Faut-il à ce point, encore sous-estimer pour ne pas dire ignorer et tourner le dos à tout ce que compte pourtant notre pays, comme atouts et ressources, en intelligence et en créativité pour ne choisir que cette unique option, même si l’on sait qu’elle est loin de faire l’unanimité à travers le monde, compte tenu des risques majeurs qu’elle entraine ?

Ne devrions- nous pas faire appel à notre matière grise, pour trouver des alternatives plus crédibles et durables à l’après-pétrole, pour redonner espoir à ce peuple qui a perdu toute confiance en ses gouvernants parce que souvent mal inspirés, avant de le convaincre que l’heure de rupture avec l’assistanat, la gabegie et le  gaspillage des ressources matérielles et immatérielles a sonné et qu’il faille se remette sérieusement au travail, à la réflexion collective et à la programmation consensuelle du moyen et du long termes comme on savait le faire, il y a 50 ans? Il n’y a que cela de vrai et de durable, faut-il le faire remarquer ! Nous n’avons pas à prendre le risque de gaspiller et de polluer notre nappe albienne et de fragiliser les équilibres écologiques maintenus difficilement grâce aux technologies et à l’ingénierie hydraulique traditionnelles que des oasiens ont depuis des siècles mis en place, en hypothéquant ainsi les intérêts des générations futures, juste pour alimenter les industries européennes et chauffer les habitantes et habitants de cette Europe si frileuse non pas par rapport uniquement à son climat hivernal, mais pour  tout ce qui touche à ses intérêts perçus globalement en tant que communauté utilisatrice de technologies que notre pays est encore loin de maîtriser et sont par conséquent peu rentables pour nous !

Pourquoi devrions-nous accepter d’être toujours : les vrais « dindons de la farce » ?  Il suffit qu’on nous la « joue » en flatteries  diplomatiques avec au passage un petit satisfécit hypocrite, du genre : «  Vous-êtes sur la bonne voie, ou vous-êtes les meilleurs en Afrique » ! Ou cette affirmation gratuite de 3ème pays au plan des réserves en gaz de schiste,  comme pour nous appâter par le gain supposé que nous pouvons en tirer si on s’y mettait rapidement à l’exploiter, nous qui craignons le travail  ! Et nous voilà  prêt à foncer tête baissée et dans  la précipitation vers l’inconnu et ses conséquences incalculables pour notre avenir et la durabilité de nos ressources si fragiles ! Est-ce là notre intérêt immédiat ? Je veux dire celui de toutes les composantes de notre peuple, aujourd’hui et plus demain ? N’a t-on rien de mieux à faire et à entreprendre comme efforts, que d’hypothéquer nos ressources non renouvelables emmagasinées profondément dans notre sous-sol depuis des siècles et des siècles? 

Le défi pour nous, n’est certainement pas dans la facilité de confier l’exploitation de nos richesses du sous-sol à ceux qui viennent non seulement valider et améliorer chez-nous leurs technologies et savoir-faire mais surtout, de réaliser à nos dépens des affaires faciles et fructueuses grâce aux devises sonnantes et trébuchantes que nous allons leur octroyer ! Il est chez ceux qui aiment sincèrement leur pays et veulent tout le bien à leur peuple, dans la révision de la trajectoire de notre développement avec la recherche de nouvelles sources de financement hors hydrocarbures, à travers : une lutte permanente contre la fraude et l’évasion fiscales, la corruption et le trabendo, une sortie de notre peuple de sa léthargie de « cigales médusées », une gouvernance plus appropriée plus  imaginative en termes d’allégement des procédures, de mise en œuvre de politiques plus efficaces en matière de décentralisation, de libéralisation des initiatives citoyennes, entrepreneuriales et institutionnelles locales et régionales étouffées jusque là par le poids du centralisme outrancier et l’excès de dirigisme, de contrôle et de suivi des actions des pouvoirs publics et de démocratie participative à tous les échelons, permettant de programmer durablement le processus de développement depuis la conception, la réalisation et le suivi-évaluation !

SEUL L’INTÉRÊT NATIONAL DOIT PRIMER !

En effet, si toute chose devait rester égale par ailleurs, si rien ne devait changer dans nos comportements : de gaspillage de l’énergie domestique, de denrées alimentaires (sur trois baguettes de pain, une est jetée), de prélèvements inconsidérés de terres agricoles (pôles universitaires érigés sur des centaines d’hectares, étalement à l’horizontal des constructions) , d’importations sauvages de produits domestiques et de gadgets made in china superflus et sans intérêt, d’évasion fiscale, d’assistanat et de subvention de la paresse, sans réduction du  train de vie de nos institutions, alors effectivement, il ne reste plus que la rente énergétique qui puisse compenser toutes ces tares budgétivores et boulimiques que notre pays ne cesse de trainer comme des stigmates.

Et bien non ! Nous n’avons pas à sceller le destin de tout un peuple, à la seule exploitation inconsidérée et sans programmation réfléchie de son sous-sol ! L’a-t-on définitivement condamné, comme étant une entité « feignasse » ? Au lieu d’aller de l’avant avec courage et détermination, on est là, à « tripoter les lacets de nos chaussures » comme par crainte d’aligner un pas sur l’autre pour avancer vers notre destin. Alors oui ! L’heure est venue pour sortir de cette impasse et de l’ornière dans laquelle on nous a précipité en sifflant la  fin de la « récré » et en privilégiant l’intérêt national, qui est celui du sursaut salvateur au risque de ne pas plaire à nos partenaires et chez nous, à tous les rentiers accumulateurs de gains faciles et les insoucieux, nullement dérangés par l’attitude dans laquelle nous nous sommes trouvés et par le « hara-kiri » collectif qui nous attend. C’est vrai qu’à ce niveau  nous manquons d’expérience parce que nous ne savons pas prendre tous ensemble la même direction qui est celle de l’unique intérêt général, pour avoir été trop habitués à agir en rangs dispersés et en « frères ennemis » qui se tournent de dos, même lorsqu’ils partagent la même difficulté! Mais c’est là le vrai défi pour celles et ceux qui veulent servir loyalement leur pays, sans arrière pensée autre que celle du devoir bien accompli !

Non ! Nous n’avons pas à gaspiller les réserves en eau de notre nappe albienne, nos paysages et notre biodiversité qui seraient mieux valorisés par une agriculture moderne,  performante et par une authentique politique de développement durable de l’écotourisme ! C’est là, une alternative crédible et pérenne pour la sortie de cette crise qui pointe à l’horizon, en décidant aussi de faire le choix de gens sobres, soucieux de gérer avec rationalité et parcimonie les ressources non renouvelables que sont : le sol et l’eau, ces vraies sources de richesses qui garantissent l’avenir de notre collectivité nationale, d’autant plus que l’énergie solaire largement disponible, au point d’être exportée un jour, est aussi un autre et important atout que nous détenons. Au fait, où en sommes nous avec le projet du solaire photovoltaïque d’une capacité de 4.000 MW annoncé par le Ministre de l’énergie à l’ouverture du forum algéro-américain tenu à Houston en 2016 ? Voilà un projet qui peut faire de l’Algérie, le leader mondial dans l’énergie solaire, avant le Maroc  qui a pourtant pris une grande avance sur nous.

En effet, le projet « Noor » d’Ouarzazate, d’une capacité de 600 MW a été lancé en 2016. D'un budget de plus de trois milliards d'euros, il est financé par de nombreux investisseurs internationaux. Il revêt plusieurs enjeux de poids pour le royaume chérifien. Il est somme toute,  la pierre angulaire du vaste plan marocain dédié aux énergies renouvelables, qui prévoit à l'horizon 2020 de produire plus de 40% de l'électricité du royaume à partir des énergies propres. Le Maroc, qui ambitionne de devenir le modèle africain en matière de production d'électricité verte, reste dépendant à l'heure actuelle à 90% des importations pétrolières. Rabat mise ainsi sur ce vaste projet pour faire baisser sa facture énergétique mais envisage aussi à terme, d’exporter son électricité, avec comme premier client potentiel, l'Allemagne qui a programmé sa sortie du nucléaire en 2022. La KWF, banque allemande de développement, est d'ailleurs le premier investisseur de la centrale « Noor », avec un prêt dépassant les 800 millions d'euros. Si l’on n’a pas su intéresser les allemands, c’est que « Fafa » sait veiller à ses intérêts à travers ses relais !

Pour pérenniser le fonctionnement de cette centrale marocaine, tout le défi résidera en la capacité d'un transfert de compétences réussi des entreprises exploitantes étrangères vers la main d'œuvre locale, comme cela est entrain de ce faire au niveau des industries automobile et aéronautique, mais pas seulement. Pour ce faire, la très puissante Agence de l'énergie solaire veille au grain et multiplie les démarches pour former une véritable filière industrielle dans le royaume chérifien. L'objectif à long terme est de pouvoir dupliquer ces infrastructures sur le continent africain et participer ainsi à son électrification. Voilà un exemple d’une démarche typiquement nationale, à suivre ! Et puis après tout, ne sont-ils pas nombreux ces pays qui ne disposent pas des mêmes ressources énergétiques que nous et qui arrivent pourtant à s’en sortir  beaucoup mieux ? Leur secret réside dans le travail, cette seule et unique ressource génératrice de richesses et avec çà, « Rahmet Rabi » a été au rendez-vous : Au Maroc, en Tunisie, en Indonésie, en Malaisie et en bien d’autres contrées à travers le monde, sans qu’il ne soit fait recours à la rente énergétique ! Juste avec de la volonté, de la constance dans le travail productif, de la terre et du soleil ces sources bénies et pourtant négligées par nos décideurs et gouvernants qui ont pris pour mauvaise habitude de « tirer des plans sur la comète »!

Si nous intériorisons cette peur de voir nos enfants sans aucun avenir, alors nous serions capables nous aussi, de nous surpasser en changeant de statut pour devenir enfin, des citoyennes et des citoyens d’un pays émergent et de pouvoir le garder constamment en déployant un effort continu comme je l’avais souligné dans un article précédent (cf. Quotidien d’Oran du 28 septembre 2017).Il faut juste ne pas être tétanisé à l’idée que nous sommes capables nous aussi de ressembler un jour aux gens qui dans les autres pays, tirent leur revenu des seules activités productives, en un mot, à être appelés à vivre d’autres ressources que celles tirées des couches géologiques profondes de notre sous-sol, c’est-à –dire, du  travail de la terre et d’autres métiers manuels de nature à faire perler nos fronts en sueur, comme c’est le cas ailleurs sous d’autres horizons. C’est ce défi que nous devons relever pour envoyer au peuple algérien, un message significatif, fort et mobilisateur qui consiste à dire : «  Nous sommes enfin déterminés et résolus à travailler dans l’intérêt des générations futures » ! Cette repentance qui s’inscrit elle aussi, en droite ligne dans la concorde civile, ne peut qu’anoblir ceux qui auront décidé d’en faire enfin leur crédo ! C’est dire, qu’il y a encore de la place pour celles et ceux qui veulent faire le deuil de la rente, pour devenir des éléments utiles à leur société et des acteurs actifs du développement de leur pays!

C’est dans cette trame de valeurs que devraient  se décider les choix des femmes et des hommes capables d’adhérer sans arrière pensée aucune à cette alternative et de relever ce défi national, pour peu que ceux habitués au « brouhaha » et à la traite inconsidérée de la rente, les laissent travailler pour atteindre les objectifs qui leur seront assignés. Nous sommes à ce niveau, non pas dans un rapport de force entre ceux qui défendent et ceux qui récusent l’exploitation du gaz de schiste, ce piège qui nous est tendu pour faire diversion, mais dans une autre logique destinée à fédérer toutes les volontés et les initiatives qui tendent vers un même objectif, à savoir celui de sauver une nation mise en danger par les siens, et qui risque de sombrer si nous ne mobilisons pas pour redresser la barre au plus vite! C’est de cela dont il s’agit !Apprivoiser ses peurs, plutôt que de passer son temps à les fuir et à somnoler au voisinage d’un baril de pétrole, en suivant son cours, par fortes palpitations cardiaques. Grandir le courage, la ténacité et l’allant au travail productif, restent la seule manière responsable et efficace qui nous permet de reprendre confiance en soi et d’entreprendre in fine, tous les projets pour surmonter les difficultés.

C’est là un but à s’assigner pour aller de l’avant sans se laisser paralyser ou divertir par de pseudo solutions irréfléchies et dont les impacts ne sont pas évalués, en prenant pas à pas le sentier du courage qui place au-dessus de tout, l’intérêt national.  Alors ! Oui ! Le choix d’une meilleure structuration spatiale des régions du Sud  reste effectivement une des réponses adéquates au souci d’égalité des chances en tout lieu de notre vaste territoire ! Il en est de même pour le développement de la dorsale des Hauts-Plateaux, ce « ventre mou », porteur d’espoir pour notre sécurité alimentaire à partir de l’irrigation d’appoint de ses vastes espaces céréaliers, du développement des cultures fourragères et des légumes secs sur les terres en friche (plus de trois millions d’hectares de jachère). Tout cela sera possible à partir des grands transferts en eau envisagés à partir de la nappe albienne (étude en cours) sur les régions Hauts-Plateaux qui nous a-t-on dit, devraient  recevoir 600 millions de mètres, en 2020, soit un potentiel d’irrigation additif de près de 100.000 hectares.

Avec les projets déjà engagés en matière de maillage infrastructurel (réseaux ferroviaire, routier et autoroutier), les grands chantiers de ceintures vertes induits par la nécessité de protection des sites et des établissements humains qui restent à initier, nous avons de quoi construire une « Algérie nouvelle » sur les Hauts-Plateaux. Pour bien saisir l’enjeu de cette reconquête territoriale, qui se doit d’être à hauteur des ambitions de notre pays-continent, il est utile de rappeler aux lecteurs que les différents aspects liés au déroulement de cette grosse opération « d’ingénierie territoriale » qui peut s’apparenter à un véritable « Plan Marshall algérien », ne pouvait  être développée dans cet écrit, d’où le renvoie à toute une série de plus de (80) articles publiés dans le Quotidien d’Oran. Éviter le gaspillage des deniers publics et rationnaliser les choix budgétaires de notre pays en cette période difficile équivaut aussi, à attirer l’attention sur l’impact négatif de certains investissements, programmés et menés encore dans l’opacité, le cloisonnement sectoriel le plus total et sous forme du sous-poudrage habituel, de projets sans cohérences économiques, sociales et territoriales et par conséquents, sans effets durables sur la création de nouvelles richesses. Tout doit se faire dans l’horizontalité selon une programmation par objectifs de grands projets correctement ciblés et maturés, d’où l’intérêt de domicilier cette opération de reconquête territoriale et de redéploiement des activités et des projets ainsi que son suivi rigoureux et son évaluation, au plus haut niveau de l’État.

                                                                                                                                                                       *Professeur