A.KHELIL- Que dire aux décideurs...

 

Dans son rôle de « zaïm » d’inspiration passéiste et théâtrale, lui l’égocentriste a sous-estimé la détresse du peuple et surtout, de sa jeunesse livrée dans une large proportion au commerce informel de la débrouille, à la « harga » et aux narco trafiquants après avoir perdu tout espoir en des jours meilleurs dans cette Algérie devenue sous son « règne » ; la jungle du passe-droit, du copinage, de la hogra et où, les nantis de la « cancrocratie » affichaient outrageusement leurs arrogances de gouvernants honnis, alors que leurs mentors exposés ostensiblement et sans honte bue, leurs richesses indument acquises. L’Histoire de l’Algérie éternelle retiendra qu’il n’a pas su prendre au bon moment, la voie empruntée par les Grands Hommes du XXIème siècle qui est celle de servir loyalement son pays sans arrière pensée autre que, de gagner une place honorable dans le concert des nations civilisées. Et dire que « dame » SONATRACH avait mis entre ses mains, une rente colossale jamais égalée auparavant ! Elle a fait perdre la « boussole » à certains de ses amis trainant depuis, de nombreuses « casseroles » à travers des scandales à répétition non encore totalement élucidés !

Cette aubaine pétrolière et gazière providentielle, conjuguée à la bonne gouvernance et au choix judicieux d’authentiques hommes et femmes d’État et non celui de « ministrions » et de « walions » puisés dans le cercle de la petite « culture locale » des programmes communaux de développement (c’est-à-dire, des commis plus au service de leurs intérêts et ceux de leurs mentors que de ceux du pays, parce que ne disposant pas des capacités requises et d’un minimum de prestance) aurait bien pu faire de l’Algérie en une décennie seulement, un pays émergent sans grosses difficultés, eu égard au talent de sa ressource humaine s’il ne l’avait pas négligée en lui tournant le dos. Mais aussi, s’il n’avait pas fermé les yeux sur; la prédation gargantuesque des biens et ressources de la collectivité nationale, la corruption endémique et le gaspillage outrancier des ressources financières empruntées aux banques publiques par des oligarques avec une facilité déconcertante, synonyme de complicité de leurs serviteurs commis ripoux, placés aux postes clés de commandes des banques et autres postes sensibles à la faveur du service diligenté par appels téléphoniques, en retour d’ascenseur. C’est du jamais vu dans toute République digne de ce nom !

Ces pratiques mafieuses et occultes de la « camorra algérienne », se sont propagées tels des spores d’un champignon maléfique qui en s’agglutinant ont fini par former ce mycélium qui a atteint tout le corps social au point ou il sera difficile de procéder à sa désinfection totale, même après le départ de celles et de ceux qui ont fait de ces pratiques, leur mode de fonctionnement et de vie au quotidien … Et dire que par mépris et insolence, il nous a fait croire qu’il a daigné se présenter en « sauveur » comme candidat à l’élection présidentielle de 1999 et par commisération à l’égard de ce « petit peuple » égaré et déboussolé qui a trop souffert de la décennie noire, en délaissant le confort de son exil doré chez ses amis émiratis. Il disait avoir la volonté d’ouvrir les grands chantiers de réformes de l’État, de l’Éducation et de la justice, ces dossiers qui sitôt finalisés par des commissions d’experts nationaux en plusieurs volumes totalisant plus de 1.000 pages et après leur examen en Conseil des Ministres, ont été remisés aux oubliettes. N’a-t-il pas osé nous dire aussi que le peuple algérien ne méritait pas son sacrifice, nous menaçant à plusieurs reprises de rentrer chez-lui ? Ce n’était là bien évidemment que du bluff et un caprice de président orgueilleux et frimeur se croyant au-dessus de tous les dirigeants de la planète ! Que de prétention chez cet homme plein de suffisance !

Oui ! Le temps à montrer que la vérité est tout autre ! Son retour d’une longue traversée du « désert » du monde de la politique est plutôt à expliquer par la soif et l’enivrement du pouvoir absolu sans partage par celui qui est resté rivé pendant 20 années au « trône », et par cette forte charge d’adrénaline procurée à celui qui ne voulait pas être ce ¾ de président, disait-il. C’est le cas aussi chez toutes celles et tous ceux de son entourage que le Hirak historique du 22 février 2019, fera partir et identifiés dans un premier temps par la lettre alphabétique « B » pouvant bien sûr s’élargir : à « O », « S », « T », « L », « Z » etc… Pas besoin de faire un gros effort d’imagination ! Chacun d’eux s’y reconnaîtra nous en sommes certain, dès lors que la justice a été encouragée à rouvrir en toute légalité, sans parti pris, sans esprit de vengeance, ni « chasse aux sorcières », les grands dossiers de la corruption, de la mauvaise gestion et des atteintes aux intérêts suprêmes de l’État. Les citoyennes et citoyens sont là en vigiles pour veiller au grain, dans le pays de voix désormais libérée.

Si nous sommes arrivés à une situation peu enviable, avec tous les moyens dont disposait le pays, c’est que le président a tout d’abord commencé par triturer et ajuster par trois fois de suite, la constitution qu’il a taillée tel un costume à sa mesure par arrières pensées non déclarées au point de laisser derrière lui, un « champ miné » qui rent difficile le dénouement de la crise. Il est devenu après coup, ce « maître des horloges » en père fondateur  de la très longue « chaîne trophique » carnassière d’oligarques faiseurs de « cadres » insignifiants sans savoir-faire ni compétence ; des premiers ministres, des walis, des directeurs généraux de banques, des magistrats, des douaniers …, alors que d’authentiques commis de l’État plus compétents furent écartés. Il était demandé à ces nouveaux « parachutés » sans mérite à de hautes fonctions, d’être de dociles et serviables exécutants non pointilleux sur les modes de passation de marchés publics et autres procédures consignées pourtant, dans les circulaires et lois de la République. Tout cela a été fait avec la complicité de la fratrie d’un président malade, devenu indéboulonnable jusqu’au jour de son départ fêté dans la liesse de tout un peuple qui s’est senti délivré en manifestant fièrement, à travers toute l’Algérie.

Il n’y a que les « cloportes » de la nomenklatura partisane qui ont eu à le regretter juste du bout des lèvres, tout en faisant le dos rond, espérant le passage sans grands dégâts de la « houle » du Hirak tout en pariant sur son essoufflement. Non ! Qu’ils soient rassurés ! Rien à craindre côté détermination d’une jeunesse qui n’a rien à perdre et tout à gagner en décidant de nettoyer à grande eau, à la javel et au crésyl, la « maison » Algérie souillée dans ses fondements après l’avoir exorcisée de ses démons de la peur et du « bouloulou », très longtemps agités en épouvantail. Tout cela est fini !Il est à espérer qu’en cette période cruciale, le tamisage amorcé puisse enfin aboutir à la nécessaire séparation entre la « semoule » et le « son », le grain et l’ivraie, les « bourdons » et les « abeilles »  pour constituer enfin, le point de départ d’un nouvel et véritable élan citoyen devant conduire inéluctablement si l’on sait être encore et toujours vigilants, solidaires, unis et consensuels, à l’émergence d’une nouvelle République naissante, quelque que puissent-êtreles ruses qui peuvent être encore développées en « catimini » par les forces du mal et les décideurs têtus, pour essayer d’empêcher la concrétisation de ce magnifique projet tant attendu, et dans les meilleurs délais possibles !  

S’il est demandé aux « 2B » restants de renoncer à leur entêtement orgueilleux en démissionnant comme l’a fait le président du conseil constitutionnel, c’est qu’il s’agit de réduire l’échéance de sortie de crise dans un climat pacifique fait de sérénité, de civilité, de fraternité et d’union dans l’esprit du slogan scandé tous les vendredis, de : « Djeich, Chaab, Khawa, Khawa ». Nous avons besoin de remettre nos enfants à leurs études et notre société toute entière au travail productif, pour affronter avec compétence, courage et détermination, les difficultés économiques nées de l’impasse à laquelle nous ont conduit des décideurs et gouvernants ignards et irresponsables. Oui ! Les entêtés sont forcément des êtres insensés qui puisent leur plaisir du refus de se retirer de leur pensée et non, de leur « intelligence ». Qu’ils sachent que toute forme de diversion de leur part, équivaut à apporter un soutien et à être complice avec ses parties qui craignent pour les uns, la contagion positive pour leurs peuples, et pour les autres dont la dangerosité n’est plus à prouver, l’atteinte à leurs intérêts économiques et géostratégiques de puissances impériales.

Alors ! Que chacun prenne ses responsabilités en choisissant son camp, car nous en pleine Révolution ! La situation économique animée par la pratique désastreuse de la planche à billet à défaut d’écoute des experts financiers, n’est guère reluisante et n’autorise par conséquent aucune perte inutile de temps précieux. Elle suggère dans la conformité du bon sens, la nomination d’une personnalité politique consensuelle au poste de Chef du Gouvernement, disposant d’une parfaite maîtrise et expertise des questions économiques et financières pour aller très vite à l’essentiel tout en étant à l’écoute des citoyennes et des citoyens. Sa mission principale est de coordonner durant une période raisonnable de transition, des panels d’experts et non des « ministrions » chargés de l’élaboration de véritables feuilles de routes pour la réhabilitation et la relance des différents secteurs stratégiques de la vie économique, sociale et culturelle.

Tout le reste, n’est en fait que parlottes, tentatives de diversion, positionnements pour des « luttes » à venir et « guerre de tranchée ». Tout cela n’est donc pas raisonnable, à un moment où notre pays est appelé à faire face à des tentatives dangereuses d’agressions et des menaces à peine voilées que fomentent dans leurs laboratoires tous ceux que notre Hirak dérange en voulant remettre en cause leurs intérêts actuels et futurs complètement à l’opposé des aspirations et des espoirs de cette Algérie en mouvement. Et pourtant ! Avec tous les avis positifs exprimés à travers le Monde, le peuple Algérien mérite bien qu’il soit nominé pour un Prix Nobel de la réaction positive face aux prédateurs, aux despotes et aux partisans du mépris, de la prébende et de la rente utilisée à des fins partisanes et/ou personnelles, pour être le seul à montrer la voie aux autres en pareil cas!

Quant aux esprits entêtés, ils doivent comprendre définitivement que le peuple qui a décider de se projeter sans eux sur un avenir prospère même si bien sûr, truffé d’obstacles et de difficultés, compte se défaire de tous les « canassons » qui l’ont fait régressés, en mettant par lui-même sans destin entre les mains de véritables « étalons » du « Haras » de la compétence, de l’honneur et de la dignité qui s’attèleront avec abnégation à lui faire gagner le pari de moissons prospères à l’avenir. Là aussi, comme dans mon article précédent (cf. « Quotidien d’Oran, du jeudi 11avril 2019 ») la Biologie dans sa dimension agronomie cette fois-ci, nous enseigne que depuis le XIème siècle avec l’apparition de : « Kitab el filaha » d’Ibn Al Awam, cet agronome savant arabo-musulman andalou et des travaux de ses autres disciples Ibn Al Wahshiya et Ibn Al Bassal, nous savons que l’intervention par labour des sols a été ce moyen usité pour réduire la présence des plantes adventices c’est-à-dire les mauvaises herbes, à l’effet de préparer un bon lit de semis afin de réussir de bonnes récoltes au niveau des champs de céréales .

C’est dans cette logique que compte procéder le Hirak qui aura à jeter ses graines sur un lit de semence approprié à leur levée à l’échelle de cette Algérie nourricière qui se doit de réduire au maximum l’effet nuisible des mauvaises herbes qui rentrent en compétition avec les blés par leur prélèvement de l’eau et des sels minéraux au niveau du sol, réduisant de la sorte, leurs rendements. Il faut donc faire partir le coquelicot, le cardon, la moutarde des champs, la carotte sauvage, la ravenelle, le ray grass, la folle avoine …et autres bonhommes hués tous les vendredis qui n’ont jamais voulu que nos grands champs de blés soient correctement travaillés, valorisés et fructifiés. Si leur départ est demandé avec insistance, c’est que nous avons d’abord besoin en tant que nation souveraine, de faire du « compter-sur-soi » notre seul leitmotiv.

Ceci est d’autant plus impératif, qu’il convient de se défaire au plus vite, de cette dépendance politique voulue et organisée sciemment, dans une sorte de pacte tacite et non écrit, du : « donnant-donnant » et du : « À toi le pouvoir à vie et, à moi tes marchés juteux pour l’éternité ». Cette pratique en vigueur depuis au moins deux décennies qui est celle de la soumission et que les gens dignes doivent percevoir comme une rupture tragique avec les idéaux, les sacrifices de nos martyrs et les textes doctrinaux de notre glorieuse lutte de libération nationale et de notre indépendance, est à proscrire. Ce n’est qu’à partir de là, que tout le reste devra se décliner par la suite, le moment venu…

                                                                                                                             * Professeur