La culture en réponse à la déprime- A.Khelil
LA CULTURE EN RÉPONSE À LA DÉPRIME:
LES LEÇONS DU FESTIVAL DE LA « HADRA » ANDALOUSE
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Abdelkader KHELIL*
Les clameurs se sont tues ! Les lampions se sont éteints ! La grande salle de conférence du palais de la culture baptisée au nom du maître, Abdelkrim Dali, cette belle réalisation de l’année « Tlemcen capitale de la culture arabe » était archicomble chaque soir, y compris au niveau de ce « poulailler » qui la ceinture. Les jeunes qui l’occupaient, étaient plus attentifs et joyeux, qu’ennuyés, énervés et agressifs, durant cette semaine.
Rien à voir avec cette ambiance électrique de nos stades, devenus de véritables arènes de haine et de violence au lieu d’être des espaces conviviaux de partage ! C’est dire qu’il est ô combien vrai, que la belle musique adoucie les mœurs ! Et quoique l’on puisse dire, ce fût là certainement, un somptueux cadeau de fin d’année qui fera oublier quelque peu les effets négatifs de la loi de Finances 2017 et fera date dans la mémoire de la population tlemcénienne … Assidument fréquenté du 22 au 29 décembre par un public de tout âge, le palais de la culture a brillé de mille feux dans une ambiance festive des grands jours, au son de la « nouba » pour le grand plaisir des mélomanes, mais aussi, des non initiés charmés par cette musique de notre patrimoine, eux les gens en quête de leur identité confisquée, mais toujours présente dans leur cœur, parce que révélée par cet subconscient qui les habite.
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Comment réparer les outrages...A.Khelil
COMMENT RÉPARER LES OUTRAGES DE L’OUBLI
IMPOSÉ Â NOTRE MÉMOIRE COLLECTIVE !
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Abdelkader KHELIL*
Il est en général admis que la mémoire est parmi les facultés fondamentales de l’être humain, celle qui est la plus éligible à l’oubli. Comme elle peut aussi se prêter aux exercices de manipulation initiés par ceux qui cherchent sciemment à l’ajuster tel un costume à la mesure de leurs propres ambitions de pouvoir, en ne retenant que ce dont-ils veulent bien que leur peuple s’en souvienne. La perte de la mémoire est chez l’être humain une tragédie et un naufrage, du fait que le lien avec le passé est à jamais rompu, et la conscience de soi compromise.
Elle l’est aussi pour tout peuple dont les dirigeants ont coupé les amarres avec le souvenir de pans entiers de leur mémoire collective. Aussi pouvons-nous dire que ce peuple-là est «alzheimérisé ». Après avoir perdu progressivement la mémoire de son passé, il sera forcément coupé de ses racines. Et tel un arbre privé de son ancrage radiculaire à la terre nourricière, et donc sans sève vivifiante, il est appelé à dépérir puis à disparaître un jour. Non pas en tant qu’entité faite de cohabitation d’individus sans lien direct à leur passé commun qui éclaire leur présent et préfigure leur avenir, mais bien au niveau de la conscience de leur identité culturelle multiforme. Mais aussi, de leur être en tant que membres d’un peuple uni et solidaire par le ciment de la mémoire forgé par toute leur riche histoire, résultat d’une sédimentation millénaire, même si parfois elle fait l’objet d’études et de recherches souvent controversées, compte tenu de sa nature complexe. C’est pourquoi, la perte de cette valeur commune est forcément un sérieux handicap pour les générations montantes qui éprouveront certainement de la difficulté à s'inscrire dans le déroulement de leur histoire, par manque de lisibilité et de perspectives. C’est alors, que bon nombre de nos jeunes compatriotes pris dans la tourmente des questionnements demeurés sans réponses, et d’incertitudes quant à leur avenir, pour n’avoir pas été associés à la construction de leur pays, tournent le dos à leur société pour aller chercher non sans risque, avec beaucoup de regrets et dans un profond déchirement, une patrie de substitution qu’ils croient être bâtie sur des valeurs et des fondements plus sûrs.
Multinationales de l'agro-alimentaire-A.Khelil
MULTINATIONALES DE L’AGRO-ALIMENTAIRE :
INSTRUMENTS DE MISÈRE ET DE DOMINATION
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Abdelkader KHELIL*
Dans son article « la mainmise des multinationales sur l’agriculture ukrainienne » Fréderic Mousseau, Directeur à l’Institut d’Oakland, une ONG américaine et co-auteur du rapport : « Walking on the West Side : the World Bank and the UMF in the Ukraine Conflict. Marcher à l’Ouest : la Banque Mondiale et le FMI dans le conflit ukrainien » nous rappelle qu’à la mi-décembre 2014, au moment où les États-Unis, le Canada et l’Union européenne annonçaient de nouvelles sanctions contre la Russie de Poutine, l’Ukraine recevait 350 millions de dollars d’aide militaire, s’ajoutant au milliard de dollars approuvé par le Congrès américain en mars de la même année.
Le fait que les principaux gouvernements de l’Union Européenne (France et Allemagne en tête) s’impliquent davantage dans les problèmes de l’Ukraine aux côtés de leur mentor de Washington, prouve s’il en est besoin, que leur confiance dans le cabinet ministériel issu du gouvernement en décembre 2014 est totale, alors que trois des ministères les plus importants sont affectés à des personnes nées à l’étranger, à qui la citoyenneté ukrainienne n’a été accordée que quelques heures seulement avant leur nomination. N’est-elle pas là un signe d’aveu et de conspiration, que cette précipitation à choisir ces nouveaux venus ? C’est ainsi que le Ministère des Finances, est attribué à Natalie Jaresko, femme d’affaires née aux États-Unis et qui travaille depuis les années 90 en Ukraine, où elle supervisait un fonds de placements privés créé par le gouvernement américain. Elle est aussi, la PDG de « Horizon Capital », société qui gère des investissements occidentaux en Ukraine, nous dit F. Mousseau. De même qu’un homme d’affaire d’origine lituanienne de 39 ans a été nommé à la tête du Ministère de l’Économie dans le nouveau gouvernement post « contre révolution » de Maïdan. Naturalisé Ukrainien le 1 décembre 2014, à la veille de sa fonction, Aivaras Abramovicius s’est vu confié la tâche de relancer l’économie par la mise en vente des entreprises d’État au profit d’investisseurs étrangers et notamment d’actifs tels que des entreprises de l’industrie agricole, des fabriques d’alcool, ou encore la célèbre usine des avions Antonov. Aussi surprenante que cela puisse être, cette nomination s’apparente vous l’aurez compris, à une tentative de mainmise sur l’économie ukrainienne. Chez-nous, nous appelons celà « elle hogra néo-coloniale », pour ne pas faire dans le protocole de la soumission et de l’alignement !
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Le jardin d'orient du chateau d'Amboise...A.Khelil
LE JARDIN D’ORIENT DU CHÂTEAU D’AMBOISE :
ÎLOT D’ACCUEIL OU D’OUBLI D’UN PAN DE NOTRE HISTOIRE ?
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------Abdelkader KHELIL*
C’est dans ce jardin que reposent vingt-cinq personnes de la suite de l’émir Abdelkader décédées entre 1848 et 1852. Ils étaient quatre-vingt-dix-sept à embarquer en cette fin de journée du 24 décembre de l’an 1847 sur « Le Solon »ce vaisseau battant pavillon français qui était venu les chercher au port de Ghazaouet. Quinze garçons et filles, vingt et une femmes et soixante et un hommes. L’émir était accompagné de ses trois épouses, dont Kheïra, la mère de ses trois enfants Mohamed, Abdellah et Khedidja. Il était accompagné de sa propre mère, Lalla Zohra, de son frère Mustapha, de sa sœur Zohra et du mari de celle-ci, le lieutenant Mustapha Ben Thami.
Les autres familles étaient celles de ses proches adjoints, Kaddour Ben Allel, Mohamed Ben el-Kébir, et de son secrétaire particulier, Kaddour Ben-Rouila. Après avoir accepté de déposer les armes, à la seule condition de pouvoir s’exiler en Palestine ou en Égypte avec les siens, l’émir et ses compagnons s’apprêtaient cette nuit-là à partir pour le Moyen-Orient. Cette promesse lui en avait été officiellement faite par le quatrième fils du roi de France, Louis-Philippe, le duc d’Aumale. Mais après une traversée très éprouvante, nous apprend l’historienne Amel Chaouati – auteure du livre : « les Algériennes du château d’Amboise », Édition Sédia, 2016 - ce n’est pas en terres d’Orient qu’ils débarquèrent comme promis, mais en France où ils seront enfermés sous bonne garde près de cinq longues années – trois mois à Toulon, sept mois à Pau, puis quatre ans au château d’Amboise dans la région Centre-Val de Loire et précisément en Touraine-, jusqu’à ce que le prince président, Louis Napoléon Bonaparte annonce leur libération en octobre 1852. L’émir et ce qui reste de sa famille et de sa suite pourront alors s’exiler en Turquie le mois suivant, avant de s’établir trois années plus tard à Damas. Il s’installa dans la maison que le mystique andalou Ibn Arabi et maître du soufisme occupa quelque six siècles plus tôt.
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Pays rêvé...A.Khelil
PAYS RÊVÉ PAR ÉLAN DU CŒUR À YEUX OUVERTS !
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Abdelkader KHELIL*
Il y a de cela quelques jours, quelqu’un m’interpelle dans la rue pour me dire : « je suis en pleine lecture de votre livre que je garderai pour mes petits enfants », et d’ajouter : « merci beaucoup pour ce que vous faites !»Inutile de vous dire, que je fus interloqué par cet élan inopiné de courtoisie manifesté à mon égard, alors que le plaisir de la lecture est devenu une valeur désuète et ringarde, y compris chez notre élite, dans un monde numérisé. Rien à voir avec l’Islande, ce petit pays qui détient le record du monde d’ouvrages publiés par habitant, et où le niveau de développement est évalué en nombre de livres lus !
Si cela m’a énormément touché, c’est que ce geste est celui d’un petit fonctionnaire, qui dans la norme d’une société désormais « Googlisée » à outrance, ne communiquant que par e-mails et SMS en toutes circonstances, y compris pour présenter des condoléances à un proche ou à un ami cher, est à assimiler à un acte disons-le sans détour, tout à fait insolite. Aussi, le fait qu’il ait lu mon ouvrage : « Algérie, une trajectoire à corriger », alors que certainement très préoccupé comme le sont tous les gens de condition modeste, par les difficultés et les tracasseries de la vie quotidienne, est pour moi plus qu’une surprise. C’est un évènement heureux. Oui ! C’est là un acte majeur par les temps qui courent, lorsque nous observons le niveau déplorable d’illettrisme de nos étudiants, et de bon nombre de leurs professeurs de cette université du plagiat de « thésards » du copier-coller, comme confirmé par le Ministre, dans son allocution d’ouverture de l’année universitaire…