RENCONTRE SUR LA SENSIBILISATION AU DON D'ORGANE du 13 mai 2017

Depuis le début de la thérapeutique par transplantation d’organe, une multitude de problèmes ont surgi et ont nécessité des solutions tant dans le domaine scientifique qu'organisationnel et ont nécessité une réponse à l’épineux problème éthique. Ces difficultés ont eu pour conséquence une faible disponibilité des organes à greffer. Les malades doivent donc subir une thérapeutique longue coûteuse inconfortable et ne répondant que partiellement aux exigences d’une guérison totale. Pour comprendre les problèmes posés et sensibiliser le citoyen à ce douloureux problème de manque d’organe, notre association a voulu contribuer à la « sensibilisation au don d’organe » seul moyen efficace à même d’apporter une solution au traitement des affections nécessitant une greffe ou une transplantation. Pour répondre à toutes ces questions, notre association a fait appel à d’éminents spécialistes dans le domaine médical, religieux et juridique. 
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Les premiers intervenants furent les Professeurs Benabadji chef de service de néphrologie à Alger et le Docteur Benatta chef de service d’urologie à l’EHU d’Oran. Le Pr Benabadji rappela dès le début de son intervention que la transplantation de rein dite greffe de rein augmente l’espérance de vie de 10 à 20 ans. Il insista sur les pathologies responsables de l’insuffisance rénale qui doivent être diagnostiquées tôt et doivent bénéficier d’un traitement adéquat et d’un suivi rigoureux (HTA, diabète, toxiques rénaux, etc.). Il rappela brièvement l’histoire de la transplantation depuis ses débuts en 1952 : greffe d’un rein d’une mère à son fils à l’hôpital Necker à Paris avec une survie de trois semaines. En 1959 une transplantation rénale par le Pr Merrill à Boston entre des jumeaux  vrais fut un succès total. Cependant l’épineux problème de compatibilité entre receveur et donneur persista jusqu’à la découverte du système d’histocompatibilité HLA par Jean Dausset. Depuis de grands progrès ont été réalisés et la greffe rénale est actuellement la plus fréquente et la plus réussie dans le monde. Le Pr Benabadji s’étala longuement sur l’origine du donneur d’organe : le vivant apparenté avec tous les problèmes qu’il pose aux familles et aux proches. Avec enthousiasme il expliqua que la solution à la grave pénurie d’organes dans notre pays peut venir du prélèvement d’organes sur malades en mort encéphalique lors d’accidents de circulation, d’AVC, etc. Le bénéfice serait immense pour les innombrables malades en attente d’un organe. Il a exhorté les citoyens à prendre conscience de cet épineux problème, à faciliter et à permettre au personnel médical de procéder au prélèvement d’organes sur cadavres.
Le Pr Benatta a de son côté expliqua longuement la signification de la mort encéphalique et que pour arriver à ce diagnostic plusieurs preuves cliniques et radiologiques devaient être réunies :   réflexes abolis, coma, absence de respiration spontanée, EEG plat, angiographie cérébrale négative ( boîte crânienne vide) et P.E.T vide. Il révéla que 45% de la population était prête à accepter l’idée du don d’organe. Il mit l’accent sur le rôle important que devraient jouer les associations et la sensibilisation des familles encore réticentes. Le consentement pour le don peut  être explicite de la part du mort ou au contraire implicite. La responsabilité individuelle est de toute façon engagée pour chaque citoyen .
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La partie juridique a été traitée par  M. Kamraoui, Maître de conférence à la faculté de droit de l’université d’Oran. Il donna une vue générale sur la législation algérienne en particulier l’article 45-46. Il passa en revue la loi de la protection de la santé. Il a mis en relief les articles de la constitution en particulier l’article 124. Il conclut enfin que la loi algérienne est incomplète et nécessite un enrichissement pour permettre de répondre aux  insuffisances de la loi bioéthique.
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La troisième partie de la rencontre a été consacrée aux réponses qu’apporte  l’Islam à cet important problème du don d’organe. Pour le Pr Youcef Benmahdi l’Islam permet tout ce que la science apporte de positif et d’utile à la santé de la personne. Plusieurs Fataouis ont été émises par des Imams reconnus dans le monde musulman pour leur connaissance de la religion et leur  probité comme le Cheikh HAMANI qui fût l’un des premiers à démontrer que la religion ne s’opposait en aucune façon au don d’organe. Le Pr Mechanane Idir  a clairement expliqué que le don d’organe de vivant à vivant était permis et souhaitable. Cependant pour lui l’Islam permet aussi le prélèvement d’organes sur le cadavre, car il permet de sauver et de prolonger la vie d'une autre créature de Dieu. D’un autre côté tout musulman peut de son vivant déclarer refuser de donner ses organes. Nos deux éminents professeurs ont insisté sur le rôle des imams et de la mosquée pour sensibiliser les citoyens à ces problèmes, car persistent dans l’imaginaire des musulmans de fausses croyances colportées par la rumeur ou de faux imams qui poussent les éventuels donneurs au refus du don.

Et c'est sur un cri d’alarme et de détresse que le Pr Benabadji a clôturé un débat riche et positif  en exhortant les citoyens et les pouvoirs publics à prendre à bras le corps ce très important problème de la greffe, car il permettra d’alléger les souffrances  de milliers de malades en attente de greffe d’organe. La réussite de cette rencontre n’aurait pas été complète sans la magistrale direction des débats du Pr Bouziane ainsi que la participation de nos illustres amis que sont M. Laichoubi, S. Kandil et A. Khelil. L’association remercie très chaleureusement tous nos invités et amis qui n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de cette journée malgré leurs obligations, particulièrement les Prs Benabadji, Benatta, Y.Benmahdi, I. Mechanene et Kamraoui.
Dr A.Bouchetara

Hommage de l’association AALYM au Professeur Mohammed SENOUCI 

L’association a tenu à rendre hommage au Pr Senouci, membre de notre association et ancien élève de notre lycée, pour sa nomination à la tête de l’université d’Oran 1 Ahmed Benbella. C’est l’aboutissement d’une carrière exceptionnelle qui débuta en 1979 par un diplôme d’ingénieur en informatique après l’obtention d’un baccalauréat de série mathématique au lycée Djamel Eddine El Afghani de Mascara. Sa riche carrière se poursuivra par un DEA puis un DRA à Paris et à Besançon en France. En 2007 il est Docteur d’état en informatique à l’université d’Oran. En 1994 il est Maître assistant à l’institut d’informatique, en 2007 Maître de conférences et enfin Professeur des universités en décembre 2012. De 1982 à 2014, il réussit une carrière pédagogique multiforme. Une période de responsabilités administratives débutera en 1990 comme Directeur adjoint chargé de la pédagogie et qui se terminera comme Président du CPND du domaine M.I. Il assumera des responsabilités scientifiques de 1990 à 2013 successivement comme membre de conseil scientifique, comme chef de projet de recherche, responsable du domaine LMD et d’autres responsabilités.
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L’association tient à le féliciter et lui souhaite la pleine réussite dans ses fonctions pour faire de notre université un lieu d’excellence pour le bien de notre pays. Nous sommes persuadés qu’il en a les compétences.
Dr A.Bouchetara