Zohra MAHI

Détails

 Le 12 juillet 2013 à l'occasion de la distribution des prix, nous avons eu le plaisir de recevoir Mme Zohra Mahi avocat au bareau de Paris, écrivain, ancienne élève du lycée. Elle a eu la gentillesse et l'amabilité d'offrir à l'association un lot le livres qu'elle a publiés en France. Plusiers exemplaires ont été distribués aux lauréats. Nous vous présentons une courte biographie de l'auteur et les differents titres publiés (les commentaires sont de la maison d'édition).  

 Zohra Mahi

 

Après un Bac « Philo », des études de droit à la faculté d’Alger et un court passage dans la magistrature à la Cour d’appel de la même ville, elle est avocate depuis près de quarante ans, d’abord au Barreau d’Alger puis à celui de Paris.
Bien que très imprégnée par son enfance villageoise et la tradition de son terroir, elle est ouverte au monde, à toutes les cultures, toutes les littératures et toutes les musiques. 
En fait, à tout ce qui est universel.
La lecture, l’écriture de la poésie et l’écoute de toutes les musiques (les grandes et les petites), restent ses activités de prédilection. 
Tout ce qui se parle, se chante et s’écrit constitue, à son sens, le dialogue ininterrompu de l’humanité, avec chacun de nous, où qu’il se trouve, de quelque culture qu’il soit et à n’importe quelle époque.

Ses grands regrets : Sa trop grande émotivité incompatible avec la brillante carrière d’actrice classique dont elle rêvait, déclamant Le Cid avec Gérard Philipe (Elle incarnait Don Diègue au lycée)
Plus sérieusement : Ne pas avoir appris le piano comme Claude, sa camarade de lycée non pas par manque d’enthousiasme mais par manque de moyens…

Zohra est une touche à tout, curieuse, inventive, elle excelle dans son écriture comme dans ses activités, on dit d’elle que c’est une femme de conviction, une femme droite, ce n’est pas par hasard si son livre en témoigne… 

 

 Des intrus dans le jardin du Bey

 

Au début des années cinquante, un petit village paradisiaque, situé au cœur de l’Oranie, dort dans son écrin de verdure, loin du bruit et de la fureur du monde.
Une ligne rouge invisible partage le village entre les tenants de l’ordre colonial, jouissant de tous les privilèges et les indigènes.

Une petite indigène de sept ans, têtue, remuante et indépendante refuse ce partage arbitraire et part à la conquête du droit d’accès à « la piscine », objet de toutes ses convoitises et à la reconquête du « jardin du Bey », le lieu magique de tous ses rêves.

Elle force la frontière artificielle, se mêle à ceux qui se dérobent et s’enferment entre eux, les aime, les admire, malgré eux, au point de vouloir leur ressembler et puis… déchante ; ils ne savent pas aimer « l’autre », on ne le leur a pas appris, ils ne partageront rien, jamais.

Devenue adolescente, elle prend conscience que ceux qu’elle a tant admirés sont en réalité des « Intrus » qui n’avaient aucune légitimité pour confisquer ce qui aurait pu appartenir à tous. Elle adhérera passionnément, avec sa famille, au camp de ceux qui luttèrent pour jouir de la plénitude de leur pays sans exclusive. 

Le « jardin du Bey » fut l’enjeu symbolique de cette lutte âpre et sans merci. Elle raconte les lourds sacrifices qu’il a fallu consentir, pour que les « intrus » lui rendent enfin son cher jardin.

Un récit très émouvant, très poignant, dans la tourmente de la guerre d’Algérie. 

 

 Mes saisons sèches

 

Ecrit d’une traite, ce livre n’est pas une confession qui espère une absolution. Il s’agit du récit d’une délivrance réussie d’un mal-être persistant comme une gangue envahissante.

C’est aussi sur un plan plus intérieur, le récit du combat singulier d’une femme contre ses peurs, ses démons et ses illusions. L’auteure, d’abord blessée, puis rebelle et enfin apaisée nous montre que son propos ne constitue en aucun cas un enseignement car, à ses yeux, chaque vie est unique et chacun doit trouver en lui ses propres réponses pour mettre un terme à la longue plainte d’avoir été mis au monde. 

On ne meurt pas d’une « saison sèche », on survit, plus ou moins longtemps et la seule ressource dont il doit être fait abondamment usage pour se maintenir debout tout au long de la vie, ce n’est pas le bonheur, mais, existe-t-il ?, ce n’est pas l’espoir, souvent vain ?, c’est le courage ! Et rien d’autre !

Ce livre ne parle que de ce courage-là, fait de lucidité, de solitude, de clairvoyance mais aussi et surtout de résistance à la norme tentaculaire secrétée par l’Humanité qui dirige la foule des « roseaux pensants » vers le moule obligé dans lequel ils se coulent, sans mot dire.

Pour Vénus MAHE, ce ne sera pas « sans mot dire », la preuve, elle a commis ce livre absolument magnifique, touchant, attachant, où les mots se bousculent, s’entrechoquent, pour précisément, tout dire, absolument tout !

 

 L'aube était radieuse

Le 5 juillet 1962, la guerre d’Algérie se terminait et le peuple algérien prenait son envol pour une place dans le concert des nations.

Mais cette quête n’est pas facile, car il ne suffit pas d’une indépendance, même chèrement acquise, pour mener à bon port un peuple et un pays. Il y a même une incompatibilité à sortir d’une guerre et prendre immédiatement les rennes d’un pays fraîchement libéré.

En effet, depuis des temps immémoriaux et les deux exemples les plus proches, ceux de Winston Churchill et du général de Gaulle, sont instructifs, à cet égard, nous savons que les qualités requises pour libérer un pays ne sont pas les mêmes que celles qu’il faut pour le gouverner et l’administrer.

Pour avoir méconnu ce principe et persisté dans l’exercice du pouvoir sans avoir les qualités nécessaires, les dirigeants algériens ont confondu force brute et autorité morale, éthique et fidélité à l’intérêt de groupe, les biens de l’Etat et les désirs insatiables de leurs hommes liges, la confidentialité nécessaire et le goût du secret poussé jusqu’à la caricature.

Leurs errements ont conduit à l’explosion d’une société musulmane, à peine sortie du sous-développement qui a compris que le socialisme n’était qu’un instrument de son aliénation et en aucun cas le choix d’un développement réfléchi.

Ce livre, n’a pas l’ambition de démonter les mécanismes qui ont conduit à l’explosion qui a traumatisé l’Algérie, il s’agit seulement d’un témoignage au quotidien de cette descente aux enfers d’un peuple qui, en toute innocence avait pourtant mis tout son espoir dans ses dirigeants et dont l’attente a été trahie...


 Derniers jours calmes à Palikao

Cinquante ans après l’indépendance de leur pays, les Algériens par pudeur, évoquent la colonisation et la guerre de libération avec beaucoup de réticence. 

Ce passé douloureux, maintenu longtemps sous le boisseau, ressort par bribes et s’impose en souvenirs parasites qu’il faut montrer sans fards et dénoncer sans haine. 

Zohra MAHI a ouvert  la porte condamnée de la mémoire et permet  à un torrent de mots de révéler ce qui avait été retenu derrière la digue de la décence car admettre que l’on a souffert c’est donner une satisfaction supplémentaire au bourreau. Le résultat, c’est un témoignage brut de faits et de vies durant la longue nuit de l’occupation de son pays à un moment capital : Celui durant lequel l’agitation désordonnée et stérile était en voie de canalisation  pour une révolte  générale, unifiée et salutaire, que  rien ne pourra plus arrêter.

Cette histoire qu’elle a porté en elle durant des années, a jailli  presqu’à son corps  défendant comme la parole de ceux qui n’eurent pas droit à l’expression.

 

 Lettres, posts et polémiques

Zohra MAHI, en femme de son temps, écoute, observe, s’indigne et réagit…

Elle envoie dans toutes les directions, sur des sujets divers,  des lettres …

Qu’à cela ne tienne, elle en fera un recueil, explosif, partial mais toujours sincère.

Elle renouvelle le genre de ces femmes passionnées par leur époque qui ont laissé des commentaires amusés, parfois tristes mais jamais indifférents des évènements qui auront émaillés leur siècle.

De gauche, elle est sensible aux douleurs des peuples et le dit, souvent avec emportement mais toujours avec conviction.

A lire sans modération.

 
   

PUBLICATION DU Pr KHELIL .2

Curieux endroit qu'a choisi le Pr KHELIL pour situer le déroulement de son histoire. Ce choix en réalité n'est pas fortuit: ce phénomène de la file d'attente révèle l'un des malaises chroniques que ressent le citoyen algérien. Pour les deux acteurs de ce roman ce lieu constitue l'observatoire idéal pour scruter, observer et sentir physiquement le resenti de ce malaise social. Le dialogue des deux amis, l'un agronome l'autre journaliste, passe en revue tous les problèmes qui empoisonnent la vie quotidienne de l'algérien. Dans l'épilogue l'auteur propose des solutions basées sur des études scientifiques qui doivent accompagner une réforme en profondeur de notre système socioéconomique et donc politique. Comme d'habitude chaque publication du Pr KHELIL constitue une nouvelle contribution positive  au débat national.A.B

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