A.KHELIL -L’OLIVIER : CE SYMBOLE DE RÉSISTANCE
Telle est de nos jours, la configuration du monde dans lequel nous vivons et qui nous assemble mais sur des bases profondément inégalitaires, d’injustice et de non-respect des valeurs humanistes. Et pourtant ! L’on nous dit de « bonne foi » semble-t-il, et sans une once de « soupçon », juste par discours ambiant instillé,que la célébration de la journée de l’olivier, le 26 novembre de chaque année, renforce les efforts de la « durabilité environnementale ». A-t-on pourtant cherché à le vérifier, ne serait-ce qu’une seule fois ?
L’objectif de cette manifestation internationale, nous a-t-on dit aussi, est celui d'encourager la protection de ce mythique oléastre et les valeurs qu'il incarne, afin d'apprécier son importance sociale, culturelle, économique et environnementale pour l'humanité toute entière. Comment ne pas se mettre à rêver pour y croire, comme l’ont toujours fait nos sœurs et nos frères palestiniens endurants alors que nourris de fausses promesses, tant il est vrai qu’il y a beaucoup à apprendre, à partager et à célébrer lors de cette Journée mondiale de l'olivier !
À priori, tout un chacun est encouragé à y participer par le biais de diverses activités (débats, conférences, ateliers culturels, expositions, chantiers de reboisement ...). C’est pourquoi, nous dit-on avec fermeté : « le patrimoine est notre héritage du passé, ce avec quoi nous vivons aujourd’hui et, ce que nous transmettons aux générations futures ». Faut-il croire à cette assertion qui est celle des gens d’honneur qui souhaitent donner sens à leurs vies en s’ouvrant aux autres ? Car elle ne saurait-être, celle des esprits toxiques qui perturbent la bonne marche et le bon fonctionnement de l’humanité toute entière !
Le Peuple vaillant, courageux et résilient de Palestine occupée, bien que privé de ses droits les plus élémentaires et surtout de sa précieuse liberté, y a cru vraiment. C’est qu’il est beaucoup mieux placé que quiconque pour le savoir, lui qui continue à le payer sans discontinuité depuis la Nakba de 1948, de son sang, de ses larmes, de ses exils et de ses souffrances ! Le moins que nous puissions dire, est que la protection de ce patrimoine oléicole vital pour ce peuple tout particulièrement, devrait-être de plein droit, au cœur de la mission d’instititutions internationales comme l'UNESCO et en tout premier lieu de Madame la Directrice générale, Audrey Azoulay. Mais faut-il être si crédule ou frappé de cécité pour y croire, non sans le vérifier ? Jugez-en par vous-mêmes !
Seule en lice, cette ancienne ministre de la culture, très proche de l’ex président français François Hollande, elle, la fille de l’inamovible grand conseiller et protecteur du Makhzen marocain sous les règnes controversés du despote Hassan II et de son fils Mohamed VI, André Azoulay l’ami du tristement célèbre Shimon Pérez indu Prix Nobel de la Paix, de surcroît décoré le 6 septembre 2023 de la médaille d’honneur par le président israélien Isaac Herzog , a été réélue le 9 novembre 2021 pour un second mandat de quatre ans.
Son père a été honoré en reconnaissance de ses efforts au service des intérêts de l’État hébreu (fasciste, sioniste, colonialiste et suprémaciste) et en fidèle agent des États-Unis pour la vassalisation de tout le Moyen-Orient et le Monde Arabe par concrétisation des premiers accords d’Abraham. Quelle misère ! J’entends d’ici la voix frileuse d’un être froussard, calculateur et habitué à raser les murs, lui, le néocolonisé craignant son ombre, me dire: « Fais gaffe à toi »! (Agbad fomek ya khouya!), si tu ne veux pas être taxé toi aussi d’antisémite, alors que tu prends un malin plaisir à défendre le patrimoine oléicole millénaire, source de pitance de tes frères palestiniens.
Avec sa nouvelle nomination, la digne fille de son père bien imprégnée et formatée par l’ADN sioniste de son géniteur, adoubée par la France vassalisée, Israël et les États-Unis, a inspiré le retour de ces deux derniers compères dans ce « cercle de famille » très nuisible et solidaire, agissant sous la houlette du sionisme international qui semble trouver de plus en plus d’émules. Même au sein de certaines de « nos élites » flattées dans leurs égos d’écrivains et de journalistes « hors pairs » (du moins leur fait-on croire), comme aussi chez les pays arabes spécialistes depuis des lustres, de la félonie et de la traîtrise au profit des intérêts de leurs commanditaires occidentaux.
En tête de file, se trouve l’autoproclamé illuminé « Commandeur » des Croyants (Amir al mouminine) et non moins, président du comité « Al-Qods » supposé défendre les intérêts et droits des musulmans sur Jérusalem, la ville sainte de l’Islam. Quelle supercherie, mes amis (es) ! Pour raviver notre mémoire collective, il importe de rappeler à toutes nos lectrices et tous nos lecteurs, que dans un message envoyé à la fille de son mentor, sa majesté Mohamed VI s’était réjouit à bon escient de sa réélection.
Par ce coup de brosse à reluire « téléphoné » avec extrême promptitude à ses protecteurs, il inscrit sa couardise légendaire, dans une attitude du politiquement correct de l’alignement sur les thèses de sa « famille idéologique » sioniste d’adoption qui n’est pas si nouvelle puisqu’étant, celle de ses prédécesseurs et non moins ascendants, Mohamed V et l’autre traître de la cause arabe en 1967, Hassan II, le « khabardji » du Mossad.
Alors, dites-moi ! À quoi aurait servi aux palestiniens la journée mondiale de l’olivier, proclamé en 2019 par l’UNESCO, sinon, qu’à prendre le risque de se faire tuer précisément ce jour-là par les colons toujours prompts à tirer sur de paisibles civils Arabes tous sexes et tous âges confondus, sous le regard bienveillant de la soldatesque israélienne lorsqu’ils se rendent sur leurs oliveraies pour ramasser leurs maigres récoltes, fruits de la peur et du sang. Ils sont des centaines (hommes, femmes et enfants) à périr chaque année au beau milieu de leurs vergers copieusement irrigués de leur sang.
C’est vrai qu’Audrey Azoulay n’a rien vu venir depuis, elle qui ne regarde jamais du côté de la Palestine occupée, affamée et meurtrie dans sa chair ! Pourquoi voulez-vous qu’elle ait quelque chose à dire et à se « casser » la tête au sujet du patrimoine oléicole millénaire de ces Palestiniens colonisés par les siens ! Elle laissera à de pauvres diables traités d’antisémites, de réagir à leur risque et péril, en dénonçant les locataires des plateaux de médias français nauséabonds qui roulent pour l’État sioniste en essayant de soigner son image contre vent et marée, en dépit de toute objectivité et bon sens partagé entre gens raisonnables, dotés d’un minimum d’élan humaniste avéré !
Par contre, pour la petite paysannerie palestinienne muselée à l’asphyxie et fortement contrôlée dans ses moindre agissements, cultiver le précieux fruit nourricier relève du calvaire, car depuis l’année 2002, court sur près de 450 kilomètres un mur de séparation entre la Cisjordanie et Israël. Et dire que la construction de ce mur de l’apartheid fut entreprise au lendemain de la démolition du mur de Berlin ! Nul besoin de décodeur pour saisir le message que véhicule ce mur de la honte. Pour le construire, il aura fallu à l'armée israélienne, déraciner des milliers d'oliviers centenaires présents sur son tracé. Depuis, des centaines de petits paysans déguenillés mais très dignes et très fiers, sont coupés de leurs bases agricoles productives que constituent leurs terres ancestrales. Impossible donc pour eux de s'y rendre sans détenir un laissez-passer, ce sésame rarement accordé par les forces occupantes de sécurité israéliennes.
Pis encore ! Leurs oliveraies sont le théâtre quotidien d'attaques des colons israéliens installés, financés et protégés par la puissance occupante israélienne en Cisjordanie dans leur voisinage immédiat. Ils n’hésitent pas à déraciner et à brûler des arbres centenaires. C’est ainsi, que depuis 1967 près de 800.000 oliviers, soit environ 8.000 hectares auraient été arrachés (selon l'organisation palestinienne ARIJ - Institut de recherche appliquée de Jérusalem). Face à cela, il est bien évident, que la petite paysannerie palestinienne est bien désarmée. À celles et ceux parmi nous qui l’auraient oublié en sous-estimant le bonheur d’une liberté retrouvée à la faveur de l’indépendance de notre pays au prix d’un très lourd sacrifice, rappelons qu’une décennie plutôt, les oliveraies de nos zones montagneuses avaient subi grosso-modo, la même sauvagerie destructrice de l’armée coloniale française, à plus grande échelle !
Alors, au diable ces festivités du 26 novembre qui font encore mourir et pleurer ces pauvres gens qui n’ont pour toute source de subsistance, que leurs oliviers millénaires, non encore déracinées et brulés par les colons israéliens et leur armée d’occupation ! Tout cela est fait dans l’impunité la plus totale et gare à celle ou celui qui ose attirer l’attention sur ses massacres et/ou les documenter.
Silence ! « Israël, est la seule démocratie du Moyen Orient !», tentent de nous faire croire ses affidés largement rémunérés et bien protégés, en porte-voix, agents dociles et zélés au service du sionisme maison. Ils osent même nous dirent et nous faire croire qu’« Il n’y a de vraies tueries, que lorsque Israël cherche à se protéger contre l’islamisme barbare ! » C’est tout comme ces crimes perpétrés contre des dizaines de milliers de civils innocents (hommes, femmes, jeunes, enfants et vieillards) à Gaza le 7 octobre 2023. Et cela continue, dans l’indiférence totale des dirigeants des pays occidentaux ! Quel malheur que cette injustice !
À bien regarder la photo et expliquer sa signification, elle nous suggère une toute autre lecture de la journée internationale de l’olivier. Elle nous montre une vieille palestinienne de Cisjordanie en pleine détresse, « schotchée » à son olivier. Les médias français de la honte et du suivisme aveugle sur les thèses sionistes de leurs commanditaires de Tel Aviv, devenus maîtres dans la désinformation, pourraient la faire passer elle aussi, pendant qu’ils y sont, pour une « terroriste ». Cette bonne femme extrèmement peinée par la perte de sa source de subsistance est plongée dans une douleur sans limite.
Pour cette paysanne toute éplorée et bien accrochée au tronc de son olivier, comme pour les milliers d’autres paysans des territoires palestiniens occupés, la manifestation international de l’olivier reste plutôt, celle de la destruction de leurs oliveraies par des colons racistes et fascistes, Mme la Directrice générale, sous le regard bienveillant et encourageant de la soldatesque israélienne. Dans le coeur de cette pauvre femme qui refuse de quitter sa terre, cet olivier robuste et millénaire, se dresse fièrement et majestueusement au rang d'emblème national et de symbole de la Résistance à l’occupation sioniste.
Il faut dire que ce symbole d’identité et de rattachement à la terre sainte de Palestine, n'a jamais été du goût des Israéliens et/ou de leurs alliés occidentaux qui lui ont préféré le pin, cet arbre à croissance rapide, à l'image de l'État hébreu naissant et indu occupant. Il fallait alors faire disparaître l'olivier, trace d'une civilisation sur une terre « vacante » qui devait être sans « peuple ». C’est pourquoi, en moins d’un siècle, des centaines de milliers d'oliviers ont été déracinés et à leur place, furent plantés à la va-vite, des millions de pins par le Fonds national juif (gestionnaire de milliers d'hectares de terre en Israël).
De la sorte, l’espace vital pour la population palestinienne fut réduit pour permettre la construction et/ou l’aménagement de centaines de kilomètres de pistes d’accès aux colonies israéliennes, de murailles encerclant les villages et zones d’habitation et de vie des Palestiniens, de postes de contrôles et d’établissements militaires rendant impossible la viabilité et le continuum de l’espace du futur État de Palestine à mettre en place.
Et voilà comment les Israéliens sionistes propagandistes et faussaires d’une réalité historique, cherchent à anéantir et à effacer des mémoires, toute référence matérielle à la Palestine arabe éternelle. Et comme il leur est impossible de gommer complètement les symboles palestiniens comme l'olivier, ils tentent de se l'approprier jusqu’à ce qu’il devienne pour eux, le signe du lien qui unit l’État sioniste créé artificiellement sur l’espace millénaire de la population palestinienne, à l'histoire des Juifs sur cette terre. Ce mythe fabriqué de toute pièce tant en Occident qu’en Israël, en tant qu’entité coloniale, raciste et suprémaciste a pour objectif le nettoyage ethnique en Palestine d’abord …
Mais l’occupant semble ignorer ce que dit un proverbe bien de chez-nous : « Li yahseb wahdeh y chitlah »! Par son action destructrice, la France coloniale a elle aussi fait la sourde oreille à ce dicton, en procédant à l’isolement des populations rurales de leurs champs et vergers dévastés et brûlés. Plus de trois millions d’Algériens furent parqués à ciel ouvert sous des abris de fortune, dans des espaces délimités par des clôtures en fil de barbelé.
Comme pour nos frères Gazaouis, nos ainés (es) privés de liberté de circuler et de communiquer avec l’extérieur, ont souffert du manque de nourriture et d’eau. Tout comme en Palestine, l’armée d’occupation française en Algérie et ses supplétifs se conduisaient en agresseurs impitoyables, en dehors de tout respect à l’égard de l’être humain traité de manière permanente avec mépris et violence. Le plus terrible, étaient les descentes de soldats à toute heure du jour ou de la nuit. Ils arrivaient en conquérants, défonçaient les portes et jetaient les familles dehors. Des arrestations s’en suivirent et finissaient toujours dans la torture. En fin de compte, après biens des sacrifices, l’Algérie a vaincu la France et a chassé ses colons. La Palestine payera elle aussi le tribut du sang et finira par vaincre l’État sioniste d’Israël en faisant déguerpir ses colons « In challah ! » Tel est mon vœu ! Telle est ma croyance et ma profonde conviction !Et que vive la Palestine libre et indépendante !!!
* Professeur